L'Hôtel de Ligne
Historique
Ce bâtiment, ancien Hôtel du Comte de Lannoy, puis du Prince de Ligne, construit vers 1780, est situé à l'angle formé par la rue Royale et la rue des Colonies, face au Parc Royal, non loin du siège du Parlement, l'Hôtel du Greffe situé 6 rue de la Loi.
Il s'inscrit dans un ensemble néo-classique bâti à la fin du XVIIIe siècle suite au nivellement de l'ancien domaine du palais du Coudenberg, et dont l'unité est demeurée quasiment intacte jusqu'à nos jours.
La façade de style néoclassique, rue Royale qui constitue l'entrée principale, se poursuit latéralement rue des Colonies sur sept travées en harmonie avec l'ensemble des façades entourant le Parc Royal. L'immeuble a servi de banque pendant près d'un siècle.
L'Hôtel de Ligne - Situé rue royale, 72 à 1000 Bruxelles
Le bâtiment réaménagé pour le Parlement a été inauguré le 27 septembre 2001, à l'occasion de la fête de la Communauté française.
Le rez-de-chaussée abrite des installations d'accueil, des bureaux et des salles de commission.
Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a acquis l'Hôtel de Ligne, en 2019.
La rénovation de l’Hôtel de Ligne
Sous la houlette de Michel Verliefden et Brigitte D’Helft, l’équipe d’architectes d’A2RC, et tout spécialement Greg Abnet, a mené la rénovation largement décrite dans le précédent ouvrage appelé « Livre de prestige » et a allié créativité et dynamisme. Privilégiant trois axes, la rénovation répond aux besoins contemporains et conserve l’identité originale du bâtiment dont les salons historiques. Un chapitre y est consacré.
Le « recyclage » de certains locaux, l’intégration des techniques modernes et l’introduction d’éléments neufs d’expression contemporaine contribuent à créer un lieu de vie adapté au travail parlementaire et à d’autres activités.
Le travail d’A2RC a été récompensé par un Award au MIPIM2 2002 à Cannes dans la catégorie – rénovation d’un bâtiment ancien en immeuble de bureaux.
La rénovation marie harmonieusement les besoins d’espace, de technologie, d’esthétique et de convivialité, en respectant les contraintes inhérentes au quartier et au caractère ancien du bâtiment.
Depuis septembre 2001, date d’installation du Parlement à l’Hôtel de Ligne, des modifications ont été apportées au lieu, en collaboration étroite entre le Bureau d’architecture, le Parlement et Ethias, propriétaire des lieux à l'époque.
La découverte du bâtiment
Outre des espaces de bureaux destinés à l’administration du Parlement, aux parlementaires et aux collaborateurs des groupes politiques, l’Hôtel de Ligne compte quelques espaces remarquables.
Le hall d’entrée
Appelé lors du choix de l’intégration de l’œuvre de Jean Glibert, Greg Abnet, architecte au sein du Bureau A2RC, a piloté sur le plan architectural le défi représenté par la pose des deux éléments de l’œuvre. Eu égard à leur poids, plus de 200 kg, les conseils précieux ont permis la réussite du projet auquel une page spéciale est consacrée.
Hall d'entrée de l'Hôtel de Ligne
L’Atrium
Ancienne cour intérieure défigurée, l’Atrium constitue désormais un lieu de rencontres, d’accueil des visiteurs et de manifestations culturelles.
Une lanterne de verre et de métal, particulièrement originale, s’élève jusqu’au niveau de la toiture et permet de préserver la luminosité du bâtiment voisin. Elle inonde de lumière cet espace convivial.
Au rez-de-chaussée, la « Cafeteria de l’Atrium » s’ouvre sur l’Atrium tandis qu’au premier étage, la « salle panoramique » le surplombe. La lumière et la structure courbe vitrée contribuent à donner à ces deux salles un cachet tout particulier.
Atrium de l'Hôtel de Ligne
La salle de lecture
Un deuxième atrium abrite la salle de lecture et la bibliothèque réservée aux parlementaires et à leurs collaborateurs.
La bibliothèque avait besoin d’un aménagement répondant aux besoins de classement des ouvrages et des revues constituant le centre de documentation du Parlement.
Installée dans l’espace nommé Atrium B, c’est le Bureau d’architecture A2RC, sous l’impulsion de Greg Abnet, qui y aménage les espaces de travail, de recherche et de réunion tels qu’ils apparaissent aujourd’hui. Patrick Corillon, ayant été choisi pour y intégrer une œuvre d’art, créa ces paravents insolites qui délimitent subtilement les espaces.
Salle de lecture de la bibliothèque du Parlement.
L'hémicycle
Le bureau d’architecture a modifié le volume central pour le symbole du travail parlementaire : l’hémicycle.
Il se déploie sur deux niveaux :
- l’un, réservé aux parlementaires et aux services ;
- l’autre, la tribune, allouée à la presse, au public, entre autres.
Situé au cœur du bâtiment entre les deux atria, il s’inscrit discrètement dans les perspectives des toitures vues du Parc. Ce choix a créé un espace lumineux et théâtral offrant, depuis la tribune du public, une vue vers le Parc de Bruxelles.
Doté d’un équipement moderne, l’hémicycle répond aux contingences inhérentes aux débats parlementaires et aux colloques organisés et accueillis par le Parlement.
Hémicycle du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles
À proximité de la tribune publique, une salle réservée à la presse assure aux journalistes un espace de travail spécifique.
Vu les besoins du parlement, l’escalier initial a été complété par le Bureau d’architecte A2RC.
En 2021, l'hémicycle a été modernisé. Le revêtement acoustique, les systèmes de sonorisation et de captation vidéo ont été entièrement revus. Deux écran géants ont également été installés.
Le logo du Parlement orne désormais un des pan du mur de l'hémicycle.
Cette modernisation accompagne l'évolution du travail parlementaire. Dans un souci constant de transparence démocratique et d'ouverture aux citoyens, l'ensemble des travaux parlementaires est désormais accessible en vidéo en ligne (en direct et en différé).
Le Foyer des parlementaires
A2RC a participé étroitement à l’aménagement de l’espace du lieu nommé le Foyer des parlementaires entourant de leur expertise technique et esthétique la parfaite intégration de l’œuvre de Marin Kasimir.
Le caisson lumineux accroché sur le mur d’un lieu de rencontres entre les parlementaires, lors de leurs séances de travail, met en valeur cet espace si particulier.
Foyer des parlementaires, aux abords de l'hémicycle.
Les salles de Commissions
Quatre salles de commissions ont été intégrées dans l’espace disponible afin d’assurer au Parlement des espaces de travail adaptés et techniquement équipés.
Elles ont d'ailleurs toutes été modernisées en 2021, afin de permettre une captation vidéo des travaux parlementaires.
Par ailleurs à l'occasion des 50 ans de l'institution, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a renommé ses salles de réunions en hommage a des personnalités qui se sont distinguées dans ses domaines de compétences.
Les salles de commissions du Parlement sont désormais dénommées comme suit :
- Salle Philippe Geluck
- Salle Maurane
- Salle Amélie Nothomb
- Salle Eddy Merckx
Madame Amélie Nothomb dans la salle de commission éponyme.
Les salons historiques
À côté des travaux purement immobiliers, des aménagements décoratifs furent réalisés, dont il ne subsiste que ceux des salons du premier étage qui occupent toute la façade de la rue Royale et quatre travées sur la rue des Colonies. ll s’agit principalement de peintures décoratives en trompe-l’œil.
Les tableaux ne sont pas signés. Les sujets traités sont des allégories et des scènes mythologiques, reliés par des grotesques. Ce sont manifestement des peintures d’inspiration néo-classique traitées en grisaille ou polychromes.
Les sources actuellement en notre possession ne nous ont pas permis de déterminer quelle est la part du comte et de la comtesse de Lannoy dans la décoration intérieure de l’immeuble.
Salon José van Dam, situé au premier étage de l'Hôtel de Ligne.
Les stucs présents aux plafonds et sur certaines cheminées ainsi que des traces de peintures relevées sous les tentures de soie nous permettent d’imaginer l’éclat du passé. Rien n’apparaît quant aux architectes, artistes ou artisans qui auraient pu opérer sur le site.
Le fonds de Lannoy, conservé aux Archives de la Ville de Bruxelles, montre que le comte de Lannoy occupe l’immeuble, du décès de son épouse en 1796 à sa mort en 1822. Il fait appel à des artisans bruxellois pour repeindre (factures de peintures blanche et grise), restaurer et aménager portes, fenêtres, cheminées et trottoirs. On trouve également des factures d’achat de tapis et de tentures à Paris.
Quand le baron van Heckeren, déjà présent à Bruxelles depuis 1816, achète l’Hôtel en 1823, il put faire appel à des artistes et artisans locaux ou étrangers, occupés par la construction du nouveau Palais royal, pour modifier une partie des locaux. Nous n’avons aucune confirmation de ceci, mais il serait imaginable que Sophie Frémiet et son beau-frère, qui ont œuvré au château de Tervuren, aient réalisé les peintures en trompe-l’œil des lambris du salon d’angle des rues Royale et des Colonies.
Pour la période de 1836 à 1897, les archives de la famille de Ligne nous livrent des renseignements intéressants concernant la restauration et l’entretien des salons, mais rien sur leur origine.
Au XXe siècle, en dehors de l’escalier d’honneur installé par le prince et la princesse de Ligne, qui a cédé la place à un ascenseur, la décoration des salons du premier étage de l’immeuble a été conservée. Elle a fait l’objet, entre 1981 et 1985, de travaux de conservation réalisés par Marc Henricot. Ce dernier estime que les peintures relèvent des styles Directoire et Charles X, et il les date autour de 1835.
Monsieur Xavier Duquenne, qui eut l’occasion de visiter les salons dans les années 1970, estime quant à lui que certaines peintures pourraient remonter à la période hollandaise et être imputées à l’entourage de David. L’époque où le baron van Heckeren s’installe dans les locaux coïncide avec les débuts de la construction du Palais royal de Bruxelles, pour lequel Rude a œuvré.
Les salons historiques ont été rebaptisés en hommage a des personnalités de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui se sont illustrées dans les compétences de notre Parlement.
Les salons portent désormais les noms de :
- Salon François Englert
- Salon Yolande Moreau
- Salon Maurice Béjart
- Salon José van Dam
Salle Geluck, sitée au rez-de-chaussée de l'Hôtel de Ligne
À noter que deux autres salons se trouvent à l'Hôtel du Greffe :
- Salon Maurice Grevisse
- Salon Pierre Alechinsky.
Le Parlement a eu le plaisir d'accueillir, le 29 septembre 2021, Mmes Amélie Nothomb et Yolande Moreau, ainsi que MM. François Englert et Michel Draguet, représentant de M. Pierre Alechinsky qui sont venus inaugurer ces salles.
Chaque personnalité a également été décorée de l'Ordre de la Pléiade, ordre de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) pour le dialogue des cultures, en présence des députés et de M. Jacques Krabal, secrétaire général parlementaire de l'APF.
Salon Pierre Alechinsky, situé au 1er étage de l'Hôtel du Greffe. C'est notamment ici que se tiennent les réunions du Bureau du Parlement.
Pour aller plus loin :
Les œuvres d'art contemporain
Le Parlement a décidé, outre les dépôts d’œuvres d’art du service des arts plastiques du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de constituer, certes modestement et progressivement, une collection d’œuvres d’art.
En cohérence avec les compétences culturelles qui ont été confiées à ce que l’on nommait alors la Communauté française, soucieux de promouvoir les talents artistiques qui foisonnent tant en Wallonie qu’à Bruxelles, le Parlement, conseillé par un comité d’experts, a entamé ses acquisitions à la faveur de son installation à l’Hôtel de Ligne.
Les œuvres intégrées constituent une partie de cette collection, elles correspondent à un projet qui se construit sur une longue période tandis que l’achat d’une œuvre existante peut parfois être plus rapidement mis en œuvre, même si chaque fois, une réflexion est menée sur son intégration dans un lieu qui la mette en valeur.
Découvrons les quelques œuvres qui appartiennent à notre Parlement et qui se trouvent à l'Hôtel de Ligne.
Les fresques d'art urbain
À l'occasion de ses 50 ans, le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a décidé de mettre à l’honneur des artistes urbains talentueux de Wallonie et de Bruxelles.
Ils et elles ont œuvré dans le parkings du l'Hôtel de Ligne, sous le commissariat de M. Michaël Nicolaï de l’asbl Srapy Can Arts.
Il en résulte neuf fresques magnifiques.
Voici une présentation de chaque artiste et de son travail :